Pour pratiquer zazen, asseyez-vous au centre d'un zafu (coussin rond et épais), tenez-vous bien droit et tendez la colonne vertébrale à partir de la cinquième vertèbre lombaire.
Croisez les jambes dans la position du lotus ou du demi-lotus de sorte que les genoux soient fermement enracinés dans le sol. Poussez le ciel avec la tête, poussez la terre avec les genoux.
La main gauche repose sur la paume de la main droite, le bout des pouces se rejoignent et forment un ovale et le tranchant des deux mains sont en contact avec l'abdomen juste sous le nombril.
Le menton est légèrement rentré, la nuque étirée, le nez à la verticale du nombril, les épaules tombent naturellement. La bouche est fermée, sans crispation, l'extrémité de la langue touche le palais derrière les dents. Les yeux mi-clos, le regard se pose sans se fixer à un mètre devant soi.
La respiration doit être calme, longue et profonde. L'attention est portée sur l'expiration qui doit exercer une poussée vers le bas sur toute la masse abdominale. L'inspiration vient naturellement, automatiquement, spontanément. Le ventre doit toujours rester libre et détendu.
Dans cette posture le flux des pensées incessantes et des ruminations mentales est interrompu par l'attention portée à la tension musculaire et à la respiration.
Plus on pratique zazen, plus on comprend dans toutes les fibres de son corps que ces pensées ne sont que des contenus vides, dénués de toute substance réelle, qui vont et viennent. On se rend compte finalement qu'il existe une conscience intuitive, originale et universelle, radicalement différente de la conscience habituelle du moi. Si vous maintenez la posture juste et que vous pratiquez une respiration de plus en plus profonde et paisible, vous sentirez la réalité de la vie qui imprègne tout l'univers.
Nous devons prendre conscience de l'aspect éphémère et impermanent de l'esprit. Hishiryo (l'état de la conscience pendant zazen) veut dire laisser passer les pensées. C'est la conscience qui dépasse tout jugement spécifique tel celui qui nous fait rechercher ce que nous aimons et fuir ce que nous détestons.